On parcourra ainsi tous les endroits susceptibles de recéler le précieux oiseau. Mise en éveil par le bruit du chasseur et du chien, qu’elle entend d’assez loin, la bécasse, après avoir démêlé la direction d’où vient le danger, se met à piéter, et malgré ses petites pattes, elle court très vite. Mais le chien a éventé sa trace et le voilà qui s’attache à ses pas. La quête s’accentue, car la voie devient plus chaude : un vieux chien habitué à toutes les ruses de la bécasse a bientôt le sentiment de la direction qu’elle suit dans sa fuite ; il coupe alors la voie en forçant en avant et décrivant un circuit de manière à lui couper la retraite et à la placer entre son maître et lui. Déroutée par cette manoeuvre, la pauvre bête s’arrête, demeurant dans l’immobilité la plus complète quoique debout, et se demandant de quel côté fuir encore. A ce moment le chien est en plein arrêt, regardant alternativement par terre d’où lui viennent les émanations de la fugitive, et jetant à son maître un regard d’intelligence, semblant lui dire : Attention ! elle est là. C’est un moment solennel, plein d’émotion et où tout le sang
afflue au coeur du vrai chasseur dans l’attente du départ de l’oiseau à bonne portée, récompense de ses pénibles recherches. Mais ce moment ne dure qu’un instant, la bécasse ne tenant pas bien l’arrêt après la fuite apeurée qu’elle vient de faire; surtout si le temps est sombre et humide. Au contraire, si elle a été surprise par l’apparition subie et silencieuse du chien pendant qu’elle était en train de vermiller sous la jonchée de feuilles, tournant et retournant à droite et à gauche, au moyen de son long bec, la couverture du sol (la bécasse ne se sert jamais de ses pattes pour gratter le sol comme les gallinacés), jugeant qu’il est trop tard pour fuir elle espère échapper aux regards grâce à sa livrée feuille-morte qui se détache peu sur le sol. Alors elle se tapit, se rase, tout le corps allongé et collé à terre, y compris le cou, la tête et le bec. Dans cette position elle tient ferme et longtemps l’arrêt et donne amplement au. chasseur le temps d’approcher et de se préparer à la tirer. Celui-ci s’efforcera d’avancer en décrivant un circuit, de manière à avoir le gibier entre son chien et lui.
La Bécasse: chasse au chien d’arrêt…
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