Enfin elle s’envole, lourdement, en faisant beau-coup de bruit. Elle est gênée, en effet, comme le sont les hirondelles et les martinets à cause de leurs pattes trop courtes, pour déployer ses longues ailes en même temps qu’elle quitte le sol ; elle appuie alors son bec à terre et donne un vigoureux coup de jarret qui lui fait faire comme une cabriole pen-dant laquelle elle bat l’air violemment pour prendre son vol. C’est là ce qui explique le mouvement relativement long de son envolée. En lisière de bois, le long d’une allée de forêt ou encore en plaine, au bord des haies et des ruisseaux, elle file droit, volant bas et cherchant à se masquer derrière un arbre ou un buisson en plongeant : elle est alors facile à tirer. Au bois il n’en est pas de même : à peine a-t-elle quitté le sol qu’elle tend à s’élever au-dessus des arbres en faisant plusieurs crochets suivant que le bois est plus ou moins fourré ; puis, dès qu’elle a atteint le sommet du peu-plement, elle file droit. C’est au moment où on l’aperçoit au-dessus de terre, et sans attendre qu’elle soit sortie des branches du taillis, qu’il faut la tirer vivement, au coup d’épaule, en plein corps, quitte à lui envoyer si on la manque son second coup vers la cime des arbres. Dans ce dernier ‘cas il faudra tirer un peu au-dessus en tête. Dès qu’elle a dépassé la cime du taillis, en effet, si elle n’a pas été touchée, son vol devient rapide, capricieux, et en un instant elle disparaît à la vue. A-t-elle été
touchée par le moindre grain de plomb, elle tombe, et piète rarement. Toutefois elle peut tomber hors de vue, et c’est alors qu’il faut un chien bien habitué à la rapporter. Il ne faut pas manquer, avant de quitter la place d’où l’on a tiré, pour aller diriger la recherche du chien, de prendre un point de repère dans la direction où l’on pense que la bécasse est tombée, non sans avoir fait une brisée à l’endroit qu’on quitte ou y avoir noué son mouchoir à un brin du taillis. Manquée, elle va se remettre à quelque distance, jamais bien loin pour la première fois, et choisit toujours, pour s’y abattre, un endroit riche en feuilles et en terreau, avec l’espoir d’y continuer en paix son repas interrompu. Au contraire, si on la relève une deuxième ou une troisième fois, elle ne songe plus qu’à sauver sa vie et va n’importe où, prenant de plus en plus grands partis jusqu’au moment où elle quitte enfin le bois, ce qu’elle ne fait qu’à regret. Quoi qu’il en soit, après le premier et même le second vol, il faut se porter vivement à la remise en se dirigeant du mieux qu’on peut par les indices qu’on a pu recueillir au moment où on l’a perdue de vue.
La Bécasse: chasse au chien d’arrêt…
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