AVERTISSEMENT
Cette présente édition reproduit intégralement le texte original; toutefois les deux vocabulaires des termes usités à la chasse ont été fondus en un seul afin d’éviter une double recherche. Nous avons reproduit toutes les fanfares du marquis de Dampierre, en y joignant, comme dans les deux précédentes éditions, trois autres fanfares, savoir : La Sourcillade, Les Loges de Saint-Germain et Les Sentiers d’Avon. La grande nouveauté de l’édition des Maîtres de la Vénerie, dont ce livre constitue le sixième volume, est son illustration : sauf la vignette du titre, le bandeau qui précède la dédicace au Roi et celui qui est en tête du vocabulaire, toutes les illustrations sont d’Oudry. Les vingt-sept figures empruntées à ce grand artiste nous ont fourni un frontispice, sept grandes planches hors texte, un culispice, six bandeaux et douze culs-de-lampe, dont la finesse, la vigueur et le mouvement évoquent merveilleusement la fièvre élégante du règne de Louis XV. On est en droit de s’étonner que cette édition ne soit que la troisième, car ce livre remarquable méritait un meilleur succès. Voici la description des deux premières éditions : 1° Traité de Vénerie, par M. d’Yauville, premier veneur et ancien comman-dant de la Vénerie du Roi. A Paris, de l’Imprimerie royale, 1788. in-4° de x11-415 p., suivies de 41 il’. de fanfares gravés d’un seul côté. 2° Traité de Vénerie, par M. d’Yauville, premier veneur et ancien commandant de la Vénerie du Roi. Paris, imprimerie de L. Tinterlin et Ce, 3, rue Neuve-des-Bons-Enfants, 1859, in-8(3 de 331 p. ch., illustré de quelques vignettes sur bois et suivi de 43P. de fanfares.
AVANT-PROPOS DE L’ÉDITION ORIGINALE
Cet Ouvrage a été composé sans, pour ainsi dire, avoir formé le projet de l’entreprendre. M. D.YAUVII.I.E, qui ne voyoit dans son devoir qu’un plaisir auquel il devoit se livrer, s’occupoit, dans ses moments de loisir et de délassement, à écrire ses obser-vations sur la chasse; il n’avoit pour objet que son amusement et sa propre satisfaction; peut-être aussi s’est-il flatté qu’il serait de quelque utilité, mais ses vues alors ne s’étendoient pas au delà de la Vénerie du Roi. Cependant, si l’expérience éclairée et réfléchie a le droit de conseiller et d’instruire, personne ne dut y prétendre plus que lui; attaché pendant cinquante-six ans à la Vénerie, il n’eut qu’une passion, ce fut celle de son devoir; son ambition fut de le remplir avec l’exactitude la plus scrupuleuse. Qu’on ajoute à cela l’attachement le plus vif pour le Maitre qu’il sen-oit, on connoîtra les motifs qui donnèrent tant d’activité à son zèle. Je comptois que ce Traité resteroit dans l’oubli, ou du moins qu’il ne scroit connu que de peu de personnes; mais il avoit été communiqué par l’Auteur, et jugé avec une prévention favo-rable : on veut aujourd’hui qu’il soit rendu public; puisse-t-il être de quelque utilité! Il est difficile de dire des choses bien neuves sur cet objet; je crois cependant que les bons Veneurs n’y verront pas sans intérêt le détail de toutes les connoissances qu’ils ont acquises par l’étude et par l’expérience, et que, par conséquent, les jeunes gens peuvent y trouver quelques instructions.
Pag 2 -CHAPITRE PREMIER : Des chiens courans »